S’évader vers la rentrée
Première mise en ligne le 1er septembre 2024
Les tongs et les maillots sont remisés au placard, voici venu le temps de la rentrée ! De la maternelle à l’université, le mois de septembre est celui où tout recommence : matériel tout neuf, nouvel emploi du temps, nouvelle équipe pédagogique, et bientôt nouveaux élèves à accueillir dans un nouveau niveau, voire un nouvel établissement.
Les premières séances sont celles qui verront se tisser l’ambiance de la classe et les relations entre les élèves et avec leurs professeurs. Il existe autant de façons de mettre en scène ces premiers moments que d’enseignants. Parmi ces pratiques, les escape games et autres jeux pédagogiques collectifs tiennent une grande place à l’école et au collège, mais ont aussi leurs adeptes au lycée et dans le supérieur !
Notre site recueille de nombreux scénarios partagés par nos collègues de tous horizons, que vous retrouvez facilement grâce au mot clé « Rentrée scolaire ».
Pourquoi jouer dès la rentrée ?
Qu’il s’agisse de petits jeux d’énigmes ou d’un grand jeu d’évasion, d’un projet disciplinaire ou transversal, les objectifs des enseignants sont nombreux. Citons déjà ceux qui reviennent systématiquement :
- Apprendre à connaître ses camarades : lors d’un escape game, les énigmes sont souvent nombreuses et le partage des tâches devient rapidement une nécessité. En travaillant à deux ou trois autour d’indices, on découvre vite avec qui le courant passe ou pas, et avec qui on pourra travailler en équipe à d’autres moments dans l’année.
- Amorcer positivement l’ambiance de la classe : les jeux d’évasions et formats dérivés permettent la mise en place rapide d’un esprit de collaboration et de cohésion, l’envie de réussir et d’apprendre. Le jeu et la démarche par essai-erreur sont des situations où l’erreur est dédramatisée, et où se mêlent plaisir et apprentissage.
D’autres objectifs pédagogiques plus pratico-pratiques viennent compléter les deux précédents :
- Réviser des notions des années précédentes, comme le propose Denis Puiroux en Physique-Chimie dans Escape Game de rentrée !
- Découvrir le fonctionnement de la classe (Le coffre mystérieux de Delphine Thibault en primaire) ou du CDI
- Découvrir l’établissement dans un format mixte avec la course d’orientation, comme dans le défi guyanais La mangrove d’Isabelle Mascarte en BTS ou encore Rallye de rentrée à la Fac de la faculté d’Orsay
- Se familiariser avec un outil essentiel à l’année : le dictionnaire (À l’abordage du dictionnaire ! en cycle 3 par l’équipe S’cape), ou l’ENT comme dans S’échapper de l’ENT de Perrine Douhéret
- Former les délégués de classe (Délégués contre société secrète de Louise Daubigny) ou les écodélégués
… liste non exhaustive !
Comment s’organiser ?
Pour cette séance particulière — ou ces séances, par exemple dans le cadre d’une semaine d’intégration — mieux vaut mettre en place des conditions optimales en termes de temps, d’effectif, d’encadrement, etc.
Proposer un escape game pédagogique demande beaucoup d’organisation, et il sera plus facile de le mettre en place en équipe : impliquez les collègues de votre discipline, favorisez les projets pluridisciplinaires, demandez du renfort du côté de la vie scolaire… Et pourquoi pas, solliciter des élèves des niveaux supérieurs : s’ils ont déjà vécu ces jeux de rentrée, ils feront d’excellents coachs / game masters, sous votre supervision !
Veillez à l’effectif de chaque équipe : on vous conseille six joueurs au maximum, au-delà la communication est plus compliquée [1].
L’espace de jeu à votre disposition va fortement imposer la structure des équipes et les conditions de jeu. Dans une salle petite, comme une salle de travaux pratiques, on accueille au plus une demi-classe. Dans une salle plus grande ou au CDI, il est possible d’accueillir une classe entière. À l’échelle d’un établissement, on peut même gérer plusieurs classes en même temps — avec un fort effectif d’encadrement !
Chaque lieu a ses contraintes propres. En salle de travaux pratiques, les tables sont souvent fixées au sol (mais on peut souvent écrire dessus !), les déplacements et regroupements sont peu aisés. Dans une salle classique avec une classe entière, le bruit et l’agitation peuvent devenir désagréables et impacter négativement l’ambiance du jeu. Dans ces deux cas, on conseillera de créer des zones dans la classe, matérialisées par du rubalise ou par des îlots de tables, ce qui limite les déplacements (mais pas le plaisir : cachez tout de même des objets sous les tables et chaises). Il est aussi possible de créer un « permis de se déplacer », que les joueurs d’une même équipe se passent pour aller fouiller tour à tour.
Les équipes jouant en parallèle, sous la pression ou pas d’un chronomètre, bénéficient d’un effet d’émulation mais risquent aussi de se mettre dans un mode compétitif potentiellement négatif. Un final collaboratif permet de réduire la compétition : par exemple un cadenas numérique final dont la combinaison est obtenue par la somme des différentes valeurs trouvées par chaque équipe, ou un coffre fermé par un moraillon associé à autant de cadenas que d’équipes, avec des codes différents bien sûr !
Pour alléger l’organisation matérielle, le numérique peut grandement vous aider : cadenas numériques (Lockee, La Digitale…), exercices interactifs (LearningApps…), voire univers immersif (Genially, Thinglink…). À doser avec circonspection : outre les éventuels problèmes de connexion plus fréquents en début d’année, trop de numérique tendra à enfermer les élèves dans leur bulle alors que l’on cherche au contraire à favoriser les interactions réelles !
Vous n’avez jamais fait jouer d’escape game pédagogique ? Vous ne pouvez compter que sur vous-même ? Vous craignez que l’organisation ne soit une charge trop lourde ? De petits jeux bien conçus seront tout indiqués pour favoriser la collaboration et la coopération dans une ambiance agréable. Vous pouvez maximiser les interactions en remixant les équipes, un peu à la manière d’une classe puzzle (jigsaw). Une petite astuce ludique et simple à mettre en place : des cartes ou objets à tirer au sort qui se combinent à l’envie pour créer des équipes au hasard. Par exemple, lors du premier jeu ceux qui ont un symbole identique forment une même équipe, puis au deuxième jeu ceux qui ont une couleur identique, etc.
Retrouvez des modèles modifiables (format PPTX) pour six groupes de six joueurs, et pour cinq groupes de quatre joueurs.
Et surtout gardez en tête que l’important reste de vous faire plaisir ! Si la rentrée ne vous semble pas le bon moment pour faire jouer vos élèves, faites les choses à votre rythme !
[1] Avec des élèves qui se connaissent mieux et une dynamique de travail installée depuis au moins quelques semaines, on peut monter jusqu’à neuf joueurs.
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