Le travail collaboratif, ça se prépare !

Article écrit par : Séverine Chauveau
Première mise en ligne le 12 septembre 2019

L’une des plus-values pédagogiques majeures d’un escape game est d’amener les élèves à développer leur capacité à travailler de façon collaborative. Cette compétence est d’autant plus fondamentale à maîtriser qu’elle fait partie des « compétences du XXIe siècle » et des « soft skills » [1] très attendues aujourd’hui dans le monde du travail.

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Afin d’optimiser l’apprentissage de cette compétence sur laquelle s’appuie largement la structure d’un escape game, je préfère en amont du jeu prévoir une ou plusieurs séances centrées sur le travail collaboratif. Dans cet objectif, j’ai créé une infographie que j’utilise comme support de présentation. Je l’imprime également afin de la distribuer aux élèves sous forme de fiches-mémo.

Séance pédagogique : maîtriser le travail collaboratif

Les objectifs de cette séance sont :

  • Saisir l’intérêt de maîtriser cette compétence
  • S’approprier le processus et les règles de fonctionnement
  • Manier les mécanismes qui régulent le travail collaboratif
  • Transférer la compétence à un autre contexte

L’infographie permet à l’enseignant.e, dans un premier temps, de définir la notion de travail collaboratif, d’en expliquer le processus et les règles de fonctionnement.

Les élèves sont ensuite répartis en équipes au sein desquelles deux « garants » sont désignés : l’un du temps à respecter, l’autre du processus et des règles de fonctionnement du travail collaboratif. Ce dernier s’appuie sur les fiches-mémo extraites de l’infographie.

La seconde partie de la séance consiste en une mise en application de la compétence visée en proposant aux élèves une activité avec un objectif à atteindre (à définir en fonction du niveau et de la discipline). Pour mes élèves de bac technologique Sciences et Technologies en Hôtellerie Restauration, par exemple, l’objectif est de concevoir les supports de vente pour le repas qu’ils organisent au restaurant d’application. Les équipes sont réparties par point de vente : restaurant, bar et sommellerie.

Enfin, la troisième partie de la séance prévoit un compte rendu par chaque équipe, dont la forme est définie par l’enseignant.e ou au choix de l’équipe. Une évaluation formative portant sur la maîtrise de la compétence peut être également prévue.

Lors de séances suivantes, à chaque mise en activité des élèves en travail collaboratif, un rappel du processus et des règles est fait par les deux garants désignés, grâce aux fiches-mémo. Ils assurent ensuite le respect au sein de leur équipe. Ainsi, progressivement, les élèves s’approprient puis maîtrisent la compétence.

Les règles de comportement au sein d’un travail collaboratif est rapidement entendu et apprécié par les élèves. En effet, je constate immédiatement après la première séance, lors de leurs interventions en classe, un meilleur respect de la parole des autres, des principes de non-jugement, de bienveillance, d’écoute active plutôt que de compétition. Lorsqu’un élève oublie ces règles, très souvent, un autre intervient pour les lui rappeler.

Transférer la compétence au cadre de l’escape game pédagogique

En constituant à l’avance les équipes de jeu, l’enseignant.e amène ensuite les élèves à réfléchir au transfert de cette compétence au cadre de l’escape game.
L’activité menée par chaque équipe d’élèves consiste à définir comment adapter le processus de travail collaboratif, vu lors des séances précédentes, à la réussite du jeu d’évasion. On peut leur demander d’élaborer une stratégie de travail collaboratif spécifique, par exemple d’attribuer des rôles à certains.

Le débriefing s’appuiera alors en partie sur l’analyse que chaque équipe fera de son travail collaboratif.

Il suffit d’y jouer pour constater, très vite, la force d’implication et de motivation amenée par le pouvoir immersif du concept d’escape game. Cette capacité est précieuse en pédagogie. Elle permet une optimisation forte de l’apprentissage de contenus disciplinaires mais aussi de compétences transversales essentielles, comme la capacité à travailler en collaboration. Aussi, dans le but d’amener les élèves à les maîtriser, il me semble important de proposer des situations d’apprentissage préalables à la séance d’escape game.

[1Soft skills : on entend par hard skills les compétences techniques et par soft skills des compétences dites comportementales ou sociales. Parmi celles abordées par les élèves lors d’un escape game pédagogique, on trouve : résoudre des problèmes, communiquer, gérer le temps, gérer le stress, créer, collaborer.