PhonoPaper
Première mise en ligne le 29 septembre 2019
PhonoPaper est une application difficile à classer. C’est à la fois un lecteur et un générateur de spectrogrammes. Elle est à la limite de la stéganographie (en décodant l’image d’un spectrogramme en son), de la réalité augmentée et des scanners de codes. En effet, PhonoPaper pourrait s’apparenter aux lecteurs de QR-code, à la différence près que sa lecture est dynamique : il est nécessaire de déplacer la tablette ou le téléphone mobile pour déclencher la lecture du spectrogramme.
Quoiqu’il en soit l’utilisation de cette application apportera un peu de magie dans un escape game et s’intégrera parfaitement dans un jeu immersif reprenant l’atmopshère d’une agence de services secrets, d’un laboratoire scientifique ou d’une mission dans le futur...
Cependant pour aller plus loin que le simple effet waouh que PhonoPaper ne manquera pas de déclencher, nous vous proposons ici quelques pistes d’énigmes utilisant cet outil.
Une prise en main très facile
Disponible sous iOs, Android et Linux, PhonoPaper dispose d’une interface simple et facile à utiliser si l’on n’entre pas dans les détails du paramétrage. Au lancement, l’application est en mode SCAN. Si on passe la caméra devant un spectrogramme, la lecture se lancera.
Pour créer un spectrogramme, on doit passer par le menu (les trois traits), sélectionner New code et faire son enregistrement. Ce dernier terminé, le spectre correspondant s’affiche et peut être enregistré dans les photos.
On peut imprimer le spectrogramme pour le scanner avec l’application, mais il est possible de l’afficher sur un écran ou même de le vidéoprojeter.
Un puzzle sonore
Le spectrogramme peut être découpé. Ce sera aux joueurs de reconstituer le puzzle. Si l’enregistrement est complexe, les vagues du spectre peuvent servir de repérage. On peut également proposer une liste de mots ou de chiffres (un code par exemple) bien séparés qu’il faudra remettre dans l’ordre. D’autres énigmes permettront alors de classer les morceaux du spectre.
Inversement, la reconstruction de la phrase sonore peut servir à ordonner d’autres éléments dessinés au dos du spectrogramme.
En mode libre
Par défaut, le mode de lecture de PhonoPaper est une lecture guidée. Le spectre doit être contenu entre deux séries de quatre lignes servant de repères à l’application. Lors d’une énigme, on peut d’ailleurs séparer guides et spectre et demander aux joueurs de les réunir pour entendre le son.
Il existe aussi dans le menu un mode libre Free Mode (Play Everything) qui permet de scanner tout et n’importe quoi. Si l’application reconnait un spectre, le son correspondant se fera entendre. Ainsi on peut « noyer » des spectrogrammes dans d’autres documents. Les collègues de Chimie ou de SVT pourront même faire passer des bandes de spectre pour des chromatogrammes [1].
L’inconvénient du mode libre est que les parasites sont nombreux et nuisent à la compréhension des mots scannés.
Dessiner c’est gagner
PhonoPaper permet d’enregistrer sa voix ou un autre son, mais il est également possible de dessiner ses propres spectres. Il existe même un modèle vide téléchargeable que l’on peut compléter à la main.
Inutile d’être très précis comme vous pouvez le voir sur nos tests ci-dessous. Nous avons dessiné à deux reprises un spectre en simplifiant la représentation et, à notre grande surprise, le dessin déclenche la reconnaissance. Attention cependant à ne pas trop simplifier !
Dès lors, on peut envisager dans un escape game des spectres dont certaines parties (de couleurs différentes par exemple) seraient à retracer sur un document vierge imprimé sur du calque. L’association des morceaux donnerait alors une nouvelle phrase à lire avec l’application.
Le modèle vierge possède une grille avec des repères d’octaves et de notes. À l’aide de coordonnées, il est possible de faire tracer, non pas une voix humaine, mais les premières notes d’un morceau de musique. L’exemple ci-dessous correspond à Mon beau sapin (un peu approximatif, certes...).
On peut aussi proposer aux joueurs, à partir d’un enregistrement sonore, de sélectionner le bon spectre parmi plusieurs.
Un polychromacryptospectrogramme ?
Une dernière piste d’utilisation, voire de détournement, est d’imposer l’utilisation d’un filtre rouge pour révéler le spectogramme. Ce dernier est colorié en vert et bleu à l’aide d’un logiciel de dessin. Sur une couche supérieure, on superpose d’autres spectres jaunes, rouges ou oranges. On peut ajouter d’autres taches de couleurs, voire intégrer le son dans un vrai tableau.
La seule limite à ces détournements est notre imagination. Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à les partager !
[1] Image obtenue par chromatographie (méthode physico-chimique permettant de séparer différentes substances présentes dans un mélange).