Le Scriptum Cube de NKD Puzzle
Première mise en ligne le 20 janvier 2021
Dès que je l’ai vu, je l’avoue, j’ai craqué.
Aguicheur, je l’entendais me susurrer à l’oreille des « Je sais, je suis beau, mais je suis resté simple aussi... ».
Avec sa forme parfaitement cubique aux faces lisses recouvertes de lettres grecques, le Scriptum Cube de NKD Puzzle a de quoi affoler les sens de tous les fanas de cadenas, puzzles, coffres et beaux objets en bois réunis. Quand l’occasion s’est présentée de le tester, prête à toute nouvelle expérience, je lui ai sauté dessus.
Le joli paquet reçu par la poste n’en a pas l’air comme ça, mais il pèse son poids ! À l’intérieur, neuf fines planches en bois dans lesquelles les éléments du puzzle sont prédécoupés, mais aussi un tube de colle, du papier de verre, un cube de paraffine, une clé à lenne, quelques vis et ressorts. L’objet sait se faire désirer : 349 pièces à monter… Je n’avais pas lu les petites lignes, oups. Le Scriptum Cube peut s’acheter déjà monté, à condition d’avoir les bourses pleines [1]. Pour moi, ce sera donc du fait-main et un travail de longue haleine.
Mais j’aime les défis, et je sais être patiente. Le livret aux schémas très détaillés des diverses étapes et positions comporte toutes les instructions, sans nécessité de pratiquer une langue particulière (hormis quelques consignes au début, en anglais et en français). Il n’y a plus qu’à commencer…
Les premières étapes sont assez simples et permettent de se familiariser avec la méthode de préparation des pièces et avec le montage. On détache chaque élément avec délicatesse, on en caresse les arêtes et créneaux avec le papier de verre, on dépose un filet de colle sur les points nécessitant un contact ferme, et les pièces s’emboîtent alors intimement, sans devoir employer trop de force. Certaines réclament un traitement abrasif plus vigoureux que d’autres, afin d’assurer un parfait coulissement. Pour une personne peu habituée à de telles manipulations, comme moi, les premières fois peuvent s’avérer quelque peu douloureuses pour les extrémités des doigts et les jointures des mains. Mais l’habileté vient avec le temps et l’expérience.
Et il en faut du temps, pour conquérir ce bel objet. Plusieurs heures seront nécessaires pour construire les mécanismes internes, préparer le code (personnalisable, mais non modifiable par la suite) qui fait correspondre douze lettres grecques à autant de symboles géométriques, puis élaborer les faces externes du cube, chacune composée de sept languettes dont trois coulissantes. Persévérance et doigté seront vos meilleures alliés dans cette quête…. Mais aussi le lubrifiant dont il ne faut pas hésiter à abuser.
Reste ensuite à sceller le coffre avec la dernière pièce pivotante, et à monter le petit présentoir mettant en valeur toute l’élégance du Scriptum Cube. L’objet pris à pleines mains impressionne par son poids et son volume [2]. On lui imagine tout de suite une place de choix comme final d’un escape game.
Pour l’ouvrir, il faudra que le joueur soit en possession de douze correspondances lettre-symbole et les fasse coïncider en coulissant les douze languettes des quatre faces. Celles-ci sont alors libérées et peuvent s’écarter de leur position initiale de quelques centimètres. il n’y a plus qu’à faire pivoter les mécanismes des deux autres faces et ainsi délivrer le contenu du Cube en un intense moment de satisfaction et de plaisir. Dix-huit mouvements au total : une belle chorégraphie qui doit être bien huilée, au risque de voir l’objet de tous les désirs se refermer à jamais.
Une belle expérience qui laisse des traces, et comme un vide une fois achevée. Et bientôt, lancinante, revient l’envie de le démonter… pour recommencer.