Fermez tout !

Une voix métallique résonne dans la base martienne Arès XIV.

Attention.
Serveurs de l’IA : corrompus.
Demande de réinitialisation.
Danger. Purge de l’atmosphère de la base : imminente.
Danger. Réinitialisez les serveurs.

Voilà le joueur plongé dans les couloirs de la base martienne, à la recherche des serveurs. Mais le sas qui y mène est bloqué par un digicode que l’IA a modifié. Il va falloir passer dans une autre salle pour récupérer le nouveau code.

Il s’agit du laboratoire de biologie. Un ordinateur, une pile d’ouvrages à la thématique très martienne, un magazine « Sciences Physiques et Avenir », un document froissé...

Par où commencer ? Le magazine cache un exercice LearningApps permettant de reconstituer l’équation de la photosynthèse, ce qui fournit un premier chiffre associé à la couleur bleue. Le mot de passe de l’ordinateur est un des produits de la réaction... Une fois déverrouillé, on accède à plusieurs éléments sur le bureau. Les liens entre eux et avec les indices de la pièce ne sont pas toujours évidents : les méninges tournent à plein régime !

On trouve une visualisation de la molécule de chlorophylle en 3D, qui renferme un challenge lié au décompte des différents atomes qui la constituent. Un document rappelant les codes couleur des atomes fournit une aide précieuse. Le résultat du challenge donne un autre chiffre du code, correspondant à la couleur rouge.

Une application interactive permet de comprendre l’origine des couleurs des objets, et donne un indice à relier à la pile de livres de la salle. Cette énigme fournit le chiffre associé au vert.

Un mémo du commandant livre aussi un indice crucial pour reconstituer le code du sas. Une fois les trois chiffres trouvés et mis dans le bon ordre, le sas permettant d’accéder au serveur s’ouvre. Enfin presque : une porte blindée en barre l’accès. Il faut appuyer sur deux boutons en même temps, mais ils sont trop éloignés. Un poids suffisant devra être appliqué sur un des deux, en cumulant plusieurs objets, mais encore faut-il savoir relier masse et poids !

La salle des serveurs est désormais accessible : il reste à réaliser un calcul de résistance, aidé d’une vidéo et d’une application interactive (Phet Colorado).

Les panneaux protecteurs de la base se ferment alors, l’atmosphère revient à un niveau normal, les marsonautes sont sauvés !

C’est un projet de longue date que Thierry Guquet, professeur de Physique-Chimie, a mené à terme en cette période de confinement. Le support 100% virtuel (réalisé avec Genially) avait à l’origine pour but de pouvoir être déployé sans contrainte matérielle.

Pour l’enseignant, un escape game est une manière pour ses élèves de collège de réinvestir de façon ludique leurs connaissances de cours, au travers d’une activité éventuellement en groupe, permettant les interactions entre élèves. Il était également envisagé d’utiliser ce jeu d’évasion comme un moyen de révision et de cohésion en début de seconde.

Thierry a aussi envisagé le débriefing.

« Dans l’idéal une phase de discussion avec l’ensemble de la classe, à l’issue d’une première phase de retours des élèves entre eux au sein de l’équipe était envisagée. Au sein du groupe le but étant de fixer par écrit les notions abordées au cours du périple ludique. »

Pris au jeu, Thierry s’est aussi amusé à créer une seconde version, Vite, fermez-tout !, chronométrée avec notre Minuteur pour plus de challenge, et agrémentée de notre POST-EAT afin que les élèves puissent prendre des notes tout le long du jeu.

On apprécie les décors très immersifs, issus de l’univers de la simulation globale Survive on Mars, et le soin porté au scénario : un escape game où le but est de ne surtout pas sortir ! Fort à propos quand on est sur Mars ! Les trois salles se succèdent, mais l’auteur a pris soin de proposer plusieurs énigmes imbriquées dans la première salle. Les cadenas virtuels et supports des énigmes sont variés et bien choisis. Des indices complémentaires pourraient être ajoutés notamment dans la seconde salle... Mais tout cela n’est que peaufinage ! Bravo Thierry pour cette très belle réalisation.