Erasmus Paris
L’heure est grave : Ethan Hunt [1] de l’IMF (Impossible Mission Force), s’adresse en anglais à la télévision française.
Solomon Lane, un dangereux prisonnier, s’est échappé il y a deux jours. La menace est sérieuse : il aurait déversé dans la Seine un poison rendant les Parisiens incapables de penser par eux-mêmes. Un antidote a été conçu par les scientifiques de l’IMF, mais Solomon l’a dérobé et enfermé dans un coffre. Les deux meilleures équipes de l’IMF sont présentes sur les lieux pour retrouver la combinaison du coffre. Il leur reste une heure avant que le système de sécurité du laboratoire ne se remette en route.
Les deux équipes de Mission Impossible - en réalité des lycéens français et étrangers d’une délégation Erasmus+ - reçoivent chacune une enveloppe et pénètrent dans le laboratoire secret situé dans le lycée Genevoix de Montrouge en région parisienne.
L’enveloppe délivre un plan des arrondissements et du métro de Paris, des pièces d’un QR-code et un document indiquant comment trouver la combinaison du coffre : sept keys, soit sept nombres sont à retrouver et à additionner. La fouille est lancée dans la pièce à la décoration très franco-française, entre affiches de monuments, noms de rues parisiennes célèbres et autres drapeaux. Les agents découvrent rapidement de nombreux indices : ticket de métro, billet d’opéra, une mallette, un jeu à gratter, cartes postales anciennes, labyrinthe, un écran qui semble cassé, un portoir avec des tubes à essai numérotés contenant un liquide transparent, de l’encre, une partition de musique, et même des glaçons…
La reconstitution du premier QR-code fournit des indications pour dénicher une clé USB, qui contient un pdf nécessitant un mot de passe. C’est le labyrinthe qui fournit le code, grâce aux lettres placées sur le bon chemin, qui forment le mot TROCADERO. Le pdf contient le blason et la devise de Paris, Fluctuat nec mergitur, dont les lettres sont à transformer en chiffres (correspondance avec la position de la lettre dans l’alphabet : A=1 etc) et à additionner pour obtenir une des sept keys.
Le message à gratter révèle la cachette d’un second QR-code, derrière une affiche, mais celui-ci est incomplet. Une observation minutieuse du ticket d’opéra met en évidence la redondance de trois chiffres qui permettent de compléter le QR-code. Une fois flashé, un court protocole de chimie apparaît : enfiler les gants et lunettes, placer quelques gouttes d’une solution dans chacun des tubes. Celui qui se colore porte le nombre d’une des keys à retrouver.
Pendant ce temps, après avoir déchiffré sur le ticket de métro des consignes de sécurité pour utiliser une bouilloire, des joueurs font fondre le glaçon, qui libère la clé de la mallette. De nouveaux indices sont révélés. Ils permettent aux joueurs de déchiffrer la partition de musique grâce à une grille de correspondance entre notes et lettres ou chiffres, mais aussi de jouer avec la superposition des éléments de jeu : cache coloré à apposer sur la carte des arrondissements [2], filtre polarisant placé sur l’écran « cassé » ce qui révèle un fichier Excel avec une nouvelle indication. Un document est à révéler aux UV, non pas avec la classique petite lampe du commerce mais, salle de sciences oblige, avec une véritable boîte à UV de laboratoire. De l’encre bleue badigeonnée sur une feuille laisse apparaître un nouvel indice écrit au feutre effaceur.
Une fois les sept keys récoltées, ainsi qu’une lettre (le A de Paris), il ne reste plus qu’à les additionner et, pour l’équipe la plus rapide, à délivrer l’antidote - des bonbons - retenus dans le coffre-fort. Paris est sauvé !
Yasmine Bellagha, professeure de SVT engagée dans le projet Erasmus+ de son établissement, a de nouveau frappé très fort ! Cet escape game a été conçu dans un objectif de découverte d’éléments de la culture française et du réseau de transport parisien (en préparation à la visite de la capitale) et de cohésion du groupe d’étudiants de nationalités très diverses : turque, lituanienne, espagnole, italienne, tchèque et française. Un véritable challenge car ceux-ci ne se connaissaient pas avant, et n’avaient que l’anglais comme langue commune. L’auteure a mis tout son savoir-faire dans ce jeu d’évasion : mise en situation ultra-engageante basée sur la bande-annonce de Mission Impossible, contrainte temporelle forte rythmée par la musique et incarnée par le chronomètre projeté au tableau, décoration de la salle de travaux pratiques, grande variété des documents support et des énigmes (logique, superposition, codage, manipulation, observation). Le scénario est convergent et fortement imbriqué, ce qui rend plus que nécessaires la communication, la coopération et la collaboration des joueurs. La pointe de compétition entre les deux équipes aiguillonne le jeu, et ce jusqu’au final.
L’enseignante reprend quelques classiques, comme le QR-code à compléter ou le jeu à gratter (un bricolage DIY bien sympathique), mais a su renouveler ses supports comme le message révélé en négatif par l’encre bleue, ou encore l’écran magique. On adore l’astuce de la clé prise dans la glace - on imagine l’impatience des joueurs face aux lois de la physique ! - ce qui retarde l’ouverture de la mallette et constitue une étape décisive au sein du jeu. Belle idée aussi que le morse musical.
Cet escape game a remporté un vif succès auprès des participants, qui se sont découverts et ont fait preuve d’unité et de cohésion durant la partie. Un pari une nouvelle fois réussi pour Yasmine !
[1] Héros de la série de films Mission Impossible, incarné par Tom Cruise.
[2] Autrement appelée grille de Cardan. Pour plus d’informations sur ce type d’énigme, voir notre article Derrière les grilles.
le 12 février 2020
Scénario annoncé | ✓ |
Amorce audiovisuelle | ✓ |
Final marqué | ✓ |
Organigramme | ✓ |
Scénario convergent | ✓ |
Imbrication | ✓ |
Étapes | ✓ |
Énigmes variées | ✓ |
Fouille | ✓ |
Puzzle | ✓ |
Cadenas | ✓ |
Outils numériques | ✓ |
Décor | ✓ |
Ambiance sonore | ✓ |
Effets spéciaux | ✓ |
Consignes réduites | ✓ |
Coups de pouce anticipés | |
Débriefing anticipé | ✓ |
Check-list proposée | ✓ |