La mémoire de Los Alamos
Après quelques semaines d’enseignement à distance pendant le confinement, les élèves commençaient à perdre un peu de leur motivation. J’ai donc conçu cet escape game pour créer une stimulation ludique, autour de révisions sur les transformations (physiques, chimiques et nucléaires), tout en étant entièrement virtuel.
Et on peut dire que Yannick Fonteneau s’est surpassé pour ses élèves du lycée français de Bilbao ! Il leur propose ni plus ni moins qu’un escape game riche, esthétique, qui les plonge au cœur d’un complot nucléaire ! Ses élèves ont ainsi pu découvrir tout un contexte historique autour du projet Manhattan, en travaillant par groupes de trois ou quatre. Vu l’ampleur de la tâche, ce fonctionnement permet d’éviter le découragement et renforce la cohésion au sein du groupe. Sans oublier que pour l’occasion, Yannick a concocté une magnifique bande-annonce, digne des plus grands studios hollywoodiens [1] !
Dès le début du jeu, l’objectif est clair : empêcher l’infâme Moriarty de revendre sa bombe nucléaire ! Les joueurs incarnent une ingénieure nucléaire qui va tenter de s’infiltrer dans l’immense complexe où se cachent Moriarty et son engin explosif. Mais la partie s’annonce un peu plus compliquée que prévu, et tout n’est peut-être pas si simple dans ce lieu immense où le joueur se retrouve… D’ailleurs, pour pénétrer dans l’enceinte de Thorium Corporation, il faut ruser et emprunter des chemins détournés. Les joueurs doivent bien observer leur environnement et noter tous les détails : un nom sur une tombe, un mot griffonné sur un morceau de papier en boule... Tout peut leur servir pour progresser dans l’aventure. Tout… et surtout leurs connaissances en matière de transformations physiques, car c’est bien l’objectif premier de Yannick Fonteneau : qu’ont retenu les élèves des transformations nucléaires, de la masse volumique, des éléments atomiques et autres concepts de chimie ?
Par où commencer, si ce jeu est aussi grand que le complexe Thorium Corporation ? Un indice : par un bunker qui vous mènera directement dans la place ! C’est l’occasion pour Yannick de prévenir les joueurs : Ce qui vous sauvera dans cette mission est d’abord un bon sens de l’observation et savoir cliquer…. Petit entraînement, donc ! Il faut retenir des informations glanées dans le cimetière, traversé juste avant, pour ouvrir l’accès au complexe depuis le bunker abandonné.
Les joueurs ne doivent pas oublier qu’ils sont infiltrés, et ils seront testés au cours du jeu par différents personnages rencontrés qui leurs proposent de petits quiz de connaissances ou questions sur des documents de l’aventure : une façon détournée d’avancer dans l’intrigue et de se rapprocher du but.
On aime beaucoup les deux points de sauvegarde que l’auteur a inséré dans le jeu : ils évitent de devoir vivre toute l’aventure d’un coup et permettent ainsi de couper le jeu, qui s’avère être trop long pour une seule séance de TP ou de cours. On peut donc reprendre l’histoire à deux endroits précis du scénario, à l’aide d’un code fourni au cours du jeu.
On apprécie également le compagnon virtuel que Yannick a mis à disposition du personnage que l’on incarne : il prodigue des conseils et peut parfois s’avérer bien utile, ce petit gecko ! Cette Intelligence Artificielle a aussi son caractère, ce qui permet d’étoffer encore un peu plus le gameplay (si cela était nécessaire !).
L’auteur a créé une ambiance riche et parfaitement illustrée par des documents qui sont plus vrais que nature : parchemins, extraits de livres...
Les joueurs se retrouvent dans des pièces très différentes les unes des autres, avec des ambiances qui leurs sont propres. Ils se sentent tour à tour :
- oppressés dans une salle aux murs recouverts d’écrans qui diffusent en continu des reportages sur la bombe d’Hiroshima et sur les conséquences dramatiques pour les survivants ;
- submergés, quand ils doivent fouiller l’immense bibliothèque de fond en comble pour progresser :
- claustrophobes quand ils se retrouvent prisonnier dans les mines (arriverez-vous à en sortir ?) :
Le scénario de cet escape game est linéaire, mais les élèves se prennent rapidement au jeu et se plongent immédiatement dans l’ambiance, grâce au soin apporté à la forme, au fond, mais également à la mécanique du jeu. En effet, les décors et les différents documents sont de qualités et les joueurs doivent faire appel à toutes leurs connaissances en chimie pour résoudre les énigmes et arriver à bout de cette aventure ! Ils auront également besoin de BIEN fouiller les lieux pour relever des indices nécessaires à leur victoire (on soupçonne l’auteur de s’être beaucoup amusé à cacher tous les indices dans les différents décors). Pour l’emporter, les joueurs devront s’armer d’un calepin, d’une calculatrice, réunir les membres de l’équipe et activer leurs neurones !
Saurez-vous empêcher la catastrophe ?
[1] Toutes les images, bandes sonores et tous les extraits vidéos sont libres de droit.
le 2 octobre 2020
Scénario annoncé | ✓ |
Amorce audiovisuelle | ✓ |
Final marqué | ✓ |
Organigramme | |
Scénario convergent | |
Énigmes variées | ✓ |
Fouille | ✓ |
Cadenas | ✓ |
Outils numériques | ✓ |
Décor | ✓ |
Ambiance sonore | ✓ |
Effets spéciaux | |
Débriefing anticipé |