Escape the Space Biolab

Alerte au blob géant dans la station Space Biolab Industry ! Le captain Louise et l’agent Philippe se précipitent vers le sas d’évacuation, mais l’accès leur est refusé par le système de bord : leurs travaux ne sont pas terminés. Ils n’ont pas le choix : ils doivent achever leurs tâches avant que le blob ne devienne trop dangereux...

Avec des effets vidéos immersifs [1] et une bande-son rythmée, l’ambiance est assurée pour ce véritable jeu vidéo point’n click créé avec Genially. La mécanique oscille entre escape game et course poursuite. Le scénario est linéaire, divisé en trois chapitres réservant des scènes variées : la ferme Agricosmos, la cellule de scanner, le bureau du professeur Sandwich, et le centre d’étude informatique.

Les deux héros, accompagnés du petit robot LUCA 55, dialoguent et visitent différents lieux de la station scientifique afin de terminer les travaux inachevés : aider Henry le fermier à nourrir ses bêtes et soigner une vachagoth, géolocaliser et contacter un collègue sur une autre planète, pénétrer le système de sécurité informatique piraté par un influenceur spatial... Les auteurs se sont amusés à exploiter les fonctionnalités de Genially (glisser, couches superposées...) de manière originale. Pour parfaire l’immersion, des extensions S’CAPE ont permis de réaliser certaines des énigmes : Drag’n Drop (DND), Peuzeul, Click’n Collect (CNC)...

Le deuxième chapitre se termine par une folle course poursuite où les deux héros sont pourchassés par l’énorme blob : grâce à ses clics bien placés, le joueur peut accélérer le rythme des héros, et guider les lasers de LUCA 55 pour tuer le blob. Un mauvais clic et c’est GAME OVER ! Heureusement, la scène peut être rejouée jusqu’à ce que nos héros soient sains et saufs. De quoi faire monter le stress avant la dernière étape du jeu !

L’objectif pédagogique de l’escape game est la découverte des relations interspécifiques. Les joueurs croisent diverses espèces aliens, comme la vachagoth, l’octomouton, l’alpha-chupa ou encore le tourtomega infecté par la sacculine... Au fil des quatre tableaux principaux se dessinent les relations entre ces êtres vivants : compétition, symbiose, parasitisme et prédation. Un tableau papier à compléter est fourni en début de jeu aux élèves, qui recopient son contenu au fur et à mesure qu’il se remplit parallèlement à l’écran quand une énigme est réussie.

Ce jeu d’évasion numérique destiné aux collégiens (mais pourquoi pas aux lycéens en révision à la maison, en Première spécialité SVT par exemple), a été créé par trois étudiants, Louise Belin, Louis Chevillard et Philippe Malnati, dans le contexte de l’UE « Éducation & Numérique » de Sorbonne Université.

L’objectif était de proposer aux collégiens la découverte des interactions entre les espèces dans un cadre de science-fiction, afin de susciter une motivation par l’imaginaire et le jeu. Les premiers tests en classe ont été concluants sur le plan de la motivation, avec une bonne implication des élèves. Il reste nécessaire de revenir sur ces notions en classe.

Comme pour tout jeu pédagogique, un débriefing est nécessaire après la partie. Le tableau à compléter au fur et à mesure est un bon support, dans lequel les animaux imaginaires du jeu ne figurent pas. La discussion doit pouvoir recontextualiser les notions rencontrées, et les replacer dans un cadre réel avec des exemples d’interactions interspécifiques plus... terriennes.

Escape the Space Biolab est un jeu qui n’a rien à envier à un véritable jeu vidéo : immersif et prenant, sans chronomètre mais avec la pression du monstre qui poursuit les héros, sans oublier son contenu pédagogique à la fois original et scientifique. Un grand bravo aux trois étudiants-créateurs, désormais professeurs !